Avec Henry Fonda, Alice Brady, Richard Cromwell, Arleen Whelan, Eddie Collins, Pauline Moore, Richard Cromwell, Donald Meek, Eddie Quillan, Ward Bond
Décor : Thomas Little
Montage : Walter Thompson
Musique : Alfred Newman
Scénariste : Lamar Trotti
Technique : prise de vue réelle
Images : Bert Glennon
1832. Le jeune Abraham Lincoln (Henry Fonda) a 23 ans. Il travaille dans une petite échoppe de New Salem, paisible petit village de l'Illinois. Les Clay font une halte en ville pour y effectuer de maigres achats ; mais ils ne possèdent que des livres poussiéreux à donner à Lincoln comme monnaie d'échange. Ce sont des livres de droit qu'une fois son travail fini, Abraham commence à dévorer avec une passion grandissante en allant se réfugier en pleine campagne. Sa bien aimée Ann Rutledge (Pauline Moore), évoquant son intelligence et son éloquence, l'encourage à poursuivre dans cette voie. A la mort de la femme qu'il aimait, il jure sur sa tombe de faire carrière selon ses vœux. Il se rend alors à Springfield où il ouvre un cabinet d'avocat. Au cours de la célébration de la fête de l'Indépendance, un drame se produit. Matt et Adam Clay se battent avec Scrub White qui, pendant le défilé, tournait autour de la femme de l'un des deux frères. Scrub est retrouvé mort et les deux frères Clay sont accusés de ce meurtre. John P. Cass (Ward Bond), ami de Scrub et unique témoin à charge, tente de faire lyncher les frères par la foule mais Lincoln s'interpose et parvient à la disperser. Eperdue de reconnaissance, Abigail Clay (Alice Brady), la mère des accusés, lui confie ses deux enfants ; ils deviennent ainsi ses premiers clients en tant qu'avocat ; il va avoir à faire à forte partie d'autant que la mère ne peut se résoudre à privilégier l'un de ses enfants pour faire condamner l'autre. Le procès commence alors dans une atmosphère houleuse...
Critique : « Ford c'était d'abord Young Mister Lincoln, film dont on ne parlera jamais assez. Et Young Mister Lincoln, c'est d'abord la campagne avec son herbe épaisse et tendre, ses beaux arbres affectueux, son ciel aux nuages rêveurs et ce jeune homme un peu gauche qui ressemble à cette campagne, qui avance, à longs coups d'idées spacieuses, raisonnables, solides. Il entre dans les villes de sa démarche maladroite et peu à peu, il anime, il éclaire, il imprègne le monde autour de lui comme le soleil, en été, imprégnait son pays. On assiste au début de son ascension, et après ces quelques pas, il reste immobile comme étonné d'être parvenu si loin, inquiet et grave comme l'enfant laissé à la tête de sa famille…Mais à la fin, après avoir sauvé une famille innocente, au cours d'une scène admirable, il rencontre un ami : « Où vas-tu Abe ? » lui demande celui-ci. « Je crois que je vais monter au sommet de cette colline. » Et lentement, tandis qu'un orage se prépare, Lincoln gravit la colline, avec tout son passé qui freine sa marche et tout son savoir qui le tire vers le sommet. »