An-Magritt

Avec Liv Ullmann, Per Oscarsson, Wolf von Gersum, Claes Gill

Au 18ème siècle, en Norvège, An-Magritt née d’un viol est bannie de l’église et de la société. Pour survivre elle travaille aux mines auprès des hommes du pays. A l’annonce de nouvelles restrictions elle se retrouve à la tête d’une délégation pour présenter leurs revendications. Un portrait de femme audacieux, magistralement interprété par Liv Ullmann, où la force du propos émerge d’une sensible sobriété.

Critique : Le cinéaste Arne Skouen peut légitimement être considéré comme le premier véritable auteur du cinéma norvégien. Non seulement, il a rédigé les scripts des dix-sept longs-métrages qu’il a réalisés à partir des années 40, mais en plus, il s’est doté d’une structure de production indépendante qui lui a offert une liberté artistique totale. Grâce à ce contexte très favorable, il a tourné quelques chefs d’œuvre tels que La flamme (1955) ou encore l’incontournable Le rescapé (1957). Pour son tout dernier film intitulé An-Magritt (1969), Arne Skouen adapte un livre de Johan Falkberget, grand écrivain norvégien très populaire dans les années 50-60 qui n’a eu de cesse de chanter la gloire d’un petit peuple de montagnards résistant à des conditions de vie extrêmes. Afin d’incarner la figure centrale du long-métrage, Skouen fait appel à sa compatriote Liv Ullmann qui vient tout juste d’exploser sur le plan international grâce à ses rôles de premier plan chez le suédois Ingmar Bergman. Pour Ullmann, ce projet est surtout l’occasion de jouer enfin dans sa langue maternelle après une longue série d’œuvres suédoises. Au passage, Skouen emprunte également au maître suédois son chef opérateur attitré, le génial Sven Nykvist. (lecoinducinephile.skynetblogs.be)