Avec Onur Saylak Yusuf, Megi Koboladze Eka, Cihan Camkerte, Yasar Güven, Serkan Keskin
Décor : Mutlu Avar, Tolga Ayhan
Montage : Adnan Elial
Scénariste : Özcan Alper
Son : Muhammed Mokhtary, Ebrahim Mokhtary
Technique : prise de vue réelle
Condamné à 17 ans de prison pour son esprit révolutionnaire, Yusuf retrouve la liberté. Libre mais souffrant, il retourne auprès de sa mère dans un petit village proche de la Mer Noire. Sur ses terres, ce jeune homme meurtri par les conditions carcérales s'aperçoit que son monde ne l'a pas attendu. Son père est décédé et sa sœur partie trouver l'amour. Autour de ce personnage en quête d'une vie meilleure, ne subsistent alors qu'un village fantôme et quelques vestiges d'un passé abandonné. Seule source de salut, pour ce martyr désespéré : l'amour d'une prostituée, rencontrée au détour d'un café.
Critique : À l'instar de Yusuf, Özcan Alper a grandi le long de la frontière entre la Turquie et la Géorgie. Automne évoque cette génération d'étudiants des années quatre-vingt-dix qui s'est battue pour plus de liberté et s'est heurtée à la violente répression des opposants aux lois démocratiques. Avec ce personnage muré dans une prison de silence et de regrets, le réalisateur fait explicitement référence aux héros de la littérature russe, et dessine un équilibre fragile entre espoir et désespoir. Ce premier film poignant donne également à voir une nature envoûtante, dont les éléments en perpétuel mouvement viennent enrichir et souligner, comme un sous-texte d'une rare beauté, la pudeur du récit et les douloureuses contradictions du héros.