My Land

My Land confronte la parole de Palestiniens expulsés ou en fuite lors de la création d'Israël en 1948 et celle de jeunes Israéliens qui vivent aujourd'hui sur ce que furent leurs villages. Construit sur l'idée d'une mémoire qu'il convient de ne pas perdre, ce documentaire dresse un état des lieux pertinent du rapport actuel des Palestiniens et des Israéliens à cette terre commune. Sans doute le film le plus intime de Nabil Ayouch (né d'un père musulman et d'une mère juive), My Land nous situe au c½ur même du conflit qui l'habite, et au c½ur même du conflit géopolitique qui a construit sa vision du monde et à autrui.



Dimanche 12 février 2017
16h00. La Maison des Associations (MDA), entrée libre

Master Class /Le cinéma-miroir de Nabil Ayouch, réalisateur et producteur aux films aussi engagés que personnels
Animée par les rédacteurs de la revue Répliques (http://www.repliques.net/)

Protéiforme, l'½uvre de Nabil Ayouch invitera, lors de cette rencontre, à des explorations de natures très diverses, allant du cinéma à la photographie en passant par l'Internet, sans compter les grands sujets de société qui lui tiennent à c½ur tels que les inégalités sociales, la religion, les différences culturelles, ou encore le conflit israélo-palestinien. Mais si le réalisateur d'Ali Zaoua, prince de la rue (2000), de My Land (2011), des Chevaux de Dieu (2012) ou encore de Much Loved (2015) figure sans doute parmi les plus influents du Maroc, son implication dans le cinéma national ne se cantonne pas à la réalisation, Ayouch étant également le producteur de beaucoup d'autres ½uvres audiovisuelles réalisées par de jeunes Marocains qu'il découvre et encadre via sa société Ali n' Productions, ainsi que le responsable d'un certain nombre de projets contribuant au développement d'une cinématographie à l'ossature encore fragile, mais toujours riche de belles initiatives.

Critique : « Ce conflit ne m'a jamais quitté, il a forgé ma conscience politique, il a éveillé ma capacité de révolte, il a surtout défini la plupart des rapports que j'entretiens avec le monde qui m'entoure. » Là est la matrice de ce nouveau film, le premier long métrage documentaire de l'auteur de Mektoub. [...] De là cette idée de réaliser un film sur la mémoire ou plutôt les mémoires, « la mémoire figée d'un côté comme si le temps s'était arrêté, la mémoire oubliée ou jamais apprise de l'autre côté ». C'est ainsi que s'est construit le film entre « des vieux qui ont tout perdu, des jeunes qui ont tout oublié ». Un projet formidable, qui va même jusqu'à la mise en abyme puisque nous avons à la fois le film et le film dans le film, à savoir ces précieuses images venues d'ailleurs qu'on ne consulte que sur l'écran de l'ordinateur.

Jean Roy, L'Humanité, 2012