Avec David D'Ingéo, Panna Nat, Viri Seng Samnang, Ucoc Lai, Clo Mercier
Montage : Gilles Volta
Musique : Guillaume Zacharie
Scénariste : Nathan Nicholovitch, David D'Ingéo, Clo Mercier
Son : Thomas Buet
Technique : Prise de vue réelle
Images : Florent Astolfi
Source : D'un film à l'autre
Avant-première en présence du réalisateur et de David D'Ingéo, acteur
Evénement : Travelling 2016
Dans un Cambodge encore hanté par les crimes des khmers rouges, Mirinda, travesti français de 45 ans, se prostitue dans les bas fonds de Phnom Penh. Sa rencontre avec une fillette issue du trafic éveille peu à peu chez lui un sentiment de paternité.« Incroyable, la réalité crue que ce film révèle. Magnifique, sa façon de la filmer au plus près, toujours en mouvement. Incroyable et magnifique l’interprétation de David D’Ingeo qui est plus qu’il ne le joue Mirinda […]. Ce cinéma-là ne filme pas la vie, il EST la vie, la vie et tout ce qu’elle génère d’opacité et de mystère. »Claudine Bories et Patrice Chagnard, cinéastes membres de l’ACIDSélection ACID, Festival de Cannes 2015Reflet d’Or du meilleur film, Festival Tous Ecran Genève 2015
Critique : Incroyable, la réalité crue que ce film révèle. Magnifique, sa façon de la filmer au plus près, toujours en mouvement. Incroyable et magnifique l’interprétation de David D’ingeo qui est plus qu’il ne le joue Mirinda, un travesti de 45 ans qui se prostitue à Phnom Penh.Autour de Mirinda, tout n’est qu’horreur : enfants vendus par leurs parents, trafics et crimes organisés par d’ex Khmers rouges…Le salut viendra d’une fillette qui va s’accrocher à Mirinda comme seuls les enfants savent le faire, avec obstination. De l’ombre il y a n’est pas un film de scénario. Les contraintes du récit et de la dramaturgie, il s’en soucie comme d’une guigne. Il vit sa vie comme s’il s’inventait au fur et à mesure, dans l’immédiateté de la sensation et du présent. Ce cinéma-là ne filme pas la vie, il EST la vie, la vie et tout ce qu’elle génère d’opacité et de mystère. Misère et grandeur, pesanteur et grâce : ce paradoxe est tout entier dans le regard de Mirinda qui révèle un monde intérieur secret et inaccessible. Il est dans sa manière enfantine et joueuse d’habiter et de « porter » à l’écran un corps qui pourtant vieillit et s’abîme. Si de l’ombre il y a dans ce tableau, c’est comme chez les grands peintres pour mieux mettre en évidence le cheminement de la lumière. Il y a quelque chose de mystique dans la démarche hyper réaliste et somnambulique de Nathan Nicholovitch. Comme chez Dostoïevski ou d’une autre façon chez Jean Genet, c’est au terme d’une expérience du mal vécue jusqu’au bout sans complaisance ni illusion, que la grâce se révèle. Claudine BORIES et Patrice CHAGNARD, cinéastes membres de l’ACID