Mariée à un avocat de renom infidèle, Hojung est une femme au foyer délaissée et malheureuse. Elle rompt sa torpeur en cédant aux charmes de son voisin, un adolescent timide. Im Sang-soo construit une réflexion habile et sensible sur le désir féminin. Un portrait captivant et cru qui aborde en creux la place de la femme dans la société coréenne. Lotus d’or du Meilleur Film - Deauville 2004Pyeongchang-dong
Critique : Im Sang-soo est né à Séoul en 1962. Il a étudié la sociologie avant de travailler avec Im Kwon-taek, comme assistant puis comme scénariste. Son premier long métrage, Girls’ Night Out (1998), s’intéresse à la vie sexuelle de trois femmes célibataires. Il poursuit dans la même veine avec Tears (2000), sur des adolescents à la dérive. Cette attention sur la condition féminine dans la Corée moderne détonne dans une société encore très machiste, et Im Sang-soo affectionne déjà les sujets qui dérangent, se fabricant une réputation de provocateur et de trublion dans le cinéma coréen. Il franchit un cap avec le très beau Une femme coréenne (A Good Lawyer’s Wife), chronique d’une famille de la bourgeoise coréenne qui surprend par sa crudité (et même sa cruauté). La force et la vérité de cette étude psychologique ne sont pas éloignées du cinéma de Pialat. Im Sang-soo s’impose comme un brillant styliste et un excellent directeur d’actrices (les femmes sortent triomphantes d’un récit qui entérine la déchéance du mâle coréen.)Olivier Père,http://www.arte.tv/sites/olivierpere/2011/10/17/notes-sur-trois-cineastes-coreens/