La Faim

Avec Per Oscarsson, Gunnel Lindblom, Birgitte Federspiel, Sigrid Horne-Ramasmussen, Knud Rex

En 1890, après un long séjour à l’étranger, un jeune homme, au visage hâve et au regard douloureux, retrouve la capitale de la Norvège, Christiana. Écrivain et poète, pauvre jusqu’à l’extrême dénuement, il s’applique à conserver cependant sa dignité, refusant toute aide facile, toute pitié de ceux qui le connaissent. Il va même jusqu’à faire l’aumône des quelques pièces qui lui restent à un mendiant.
La Faim est tiré du célèbre roman autobiographique de Kut Hamson (Prix Nobel 1920) qui constitue une sorte de synthèse de la mentalité littéraire, non seulement danoise, mais de la Scandinavie tout entière. Henning Carlsen en restitue fidèlement le mécanisme dramatique et psychologique. Tourné à Christiana (aujourd’hui Oslo), dans les lieux mêmes où Hamson vécut son passé misérable, Henning Carlsen a saisi les traits d’une réalité et d’une ambiance sociale, voisine de celles qui firent le néoréalisme italien. Il donne du cas psychologique de son héros une analyse émouvante : chevalier moderne, désadapté, rejeté et réfugié dans une intériorité qui ne manque ni de noblesse ni de grandeur.
Sobre et vigoureux, La Faim n’est pas un film noir, mais un poème d’où l’humour même, en demi-teinte, n’est pas exclu. Pour ce rôle, Per Oscarsson reçut le Prix de la meilleure interprétation masculine à Cannes en 1966.