Une salle d'attente d'une gare en Russie réunissant une communauté de passage, les dormeurs, dans l'attente de l'aube qui verra l'arrivée du train. La succession de portraits de ces hommes et femmes suscite un sentiment d'intromission de la nuit en notre regard, comme si nous étions soudain physiquement transportés dans cette seconde vie qu'est le rêve.
Critique : Lorsqu'il rendait visite à sa grand-mère, Serguej Loznitsa et ses parents voyageaient en train de nuit et se trouvaient forcés de faire halte dans une gare isolée dans l'attente d'une correspondance. A leur arrivée, tout le monde dormait déjà. La famille quittait la salle d'attente avant l'aube. « Nous nous sentions vivre dans une autre réalité, dans un état entre veille et sommeil. Il y avait un abîme entre ces deux états » se souvient le cinéaste.Serguej Loznitsa explore dans ce premier court-métrage un état limite à travers des images somptueuses où ténèbres et lumières se répondent.