Avec Andrea Balestri, Nino Manfredi, Gina Lollobrigida
Montage : Nino Baragli
Musique : Fiorenzo Carpi
Scénariste : Luigi Comencini, Suso Cecchi d'Amico d'après l'oeuvre de Carlo Collodi
Technique : prise de vue réelle
Images : Armando Nannuzzi
Un village de Toscane vers la fin du XIXe siècle. Employés du forain et marionnettiste Mangiafuoco, « Le Chat » et « Le Renard », distribuent des affichettes pour le spectacle. Ce qui donne l'idée au pauvre menuisier Geppetto de se fabriquer une marionnette. Bien qu'avare, son voisin Cerise lui donne une bûche dont il cherchait à se débarrasser. Sa marionnette achevée, Gepetto la baptise Pinocchio. Mais celle-ci se met à bouger et à parler. La nuit suivante, une fée transforme la marionnette en petit garçon de chair et de sang, qu'elle menace de ramener à l'état de pantin à chaque faute qu'il commettra. Ce qui n'empêche pas Pinocchio de voler, peu après, un fromage à un pêcheur...
Critique : L'adaptation de Comencini est exemplaire. «Il a su trouver constamment un équilibre quasi miraculeux entre la part de respect et d'admiration qu'inspire un tel chef-d'oeuvre à tous ses lecteurs et la part d'interprétation personnelle, de libre lecture inséparable du travail de tout créateur adulte et digne de ce nom (...). Miraculeux, le mot n'est pas trop fort non plus pour qualifier la manière extrêmement subtile et créatrice dont Comencini et son scénariste ont résolu les problèmes sans nombre que pose la transcription visuelle de Pinocchio, cette oeuvre qui fait vivre concurremment un héros qui est une marionnette, des créatures surnaturelles, un vaste bestiaire parlant et diversement humanisé ainsi que toute une collection d'humains normaux ou qui semblent l'être, tirés de l'univers quotidien de l'ltalie de la fin du XIXe siècle. Signalons les qualités primordiales du film de Comencini et que l'auteur contre toute attente a eu à rendre compatibles : I'audace, la netteté, I'absence d'hésitation à trancher, à couper dans le vif ; le respect de la plupart des inventions narratives et poétiques de l'original ; enfin et par-dessus tout un souci de cohérence qui a fait que l'auteur, conduit à modifier telle ou telle partie architecturale de l'intrigue, a su aussitôt tirer les conséquences de son intervention au plan du récit entier et de son sens global» (Jacques Lourcelles in Fiction n° 238 - Octobre 1973). Alain Garel Revue du Cinéma n° 298 - Sept. 1975