Thierry Augé et Paul Zarine - Der Fall Böse / Maximilian Jänicke - Losing Touch / Frank Theys - Dervish/Statue / Tadasu Takamine - Inertia / Jean-Paul Colleyn et Catherine de Clippel - Korè
Critique : "Tout a commencé en 2002, par un vif désir d'imaginer et de construire, avec quelques complices, une émission de télévision, destinée aux nuits d'Arte, et de créer un lieu de recherche et d'expérimentation audiovisuelles» nous dit Paul Ouazan, son concepteur.Die Nacht emprunte une voie délibérément poétique, semée de partis pris formels radicaux. Au-delà de la diversité des séquences et quel que soit leur sujet, toutes convergent vers une même et unique préoccupation : l'existence humaine. On pourrait dire que c'est le sujet de chaque émission. Art vidéo, documentaire, poésie, musique, chansons, autant de matériaux qui servent à élaborer un parcours à la fois rêveur et expérimental. On constatera que les séquences, dans leur apparente disparité, acquièrent, au fil du montage, une parenté inattendue, et forte. Le montage de l'émission tient donc une place essentielle. Stefanie Schüler, qui n'en est pas la "présentatrice" mais davantage la présence, apparaît de temps à autre. Ses interventions sont des échos et des rebonds plus que des explications. Elle invite le spectateur à trouver son propre chemin. C'est la muse, celle qui incarne Die Nacht et fait les présentations. Voir Die Nacht exige certes, un peu d'attention, mais on peut tout aussi bien être un peu dans la lune.