Avec Elia Suleiman, Manal Khader, Nayef Fahoum Daher...
Décor : Miguel Markin, Denis Renault
Montage : Véronique Lange
Musique : Mirwais, Natasha Atlas...
Scénariste : Elia Suleiman
Son : Sélim Azzazi
Technique : prise de vue réelle
Images : Marc-André Batigne
Source : Pyramide
A Nazareth, sous l'apparence d'une banale normalité, la ville est prise de folie. Alors que son entreprise périclite, un homme tente de prendre les choses en main pour briser le cercle des petites querelles. Il ne parvient qu'à se détruire lui-même. Cet homme est le père de E.S. Pendant ce temps, une histoire d'amour se déroule entre un Palestinien qui vit à Jérusalem et une Palestienne de Ramallah. L'homme, - E.S. - évolue entre son père malade et cet amour, en s'efforcant de maintenir en vie l'un et l'autre. Du fait de la situation politique, la liberté de mouvement de la femme s'arrête au poste de contrôle militaire israélien situé entre les deux villes. Il est interdit aux amants de le passer, et ils ne peuvent trouver d'intimité que dans un parking désert, juste à côté du check point. Dans l'incapacité d'échapper à la réalité de l'occupation, leur désir complice va engendrer des répercussions violentes. Contre tout attente, leurs cœurs blessés ripostent par des fantasmes qui se traduisent en prouesses étourdissantes.
Critique : Le tout est filmé frontalement, longs plans fixes auxquels leur durée donne signification et force, comme à distance, pour tirer d'un monde qui n'en est pas un, où il est impossible de vivre et où l'on vit pourtant, une succession de scènes qui évoquent le cinéma des premiers temps, burlesque et digne, irrésistible et pas rameneur, mais puisent leur existence même dans la réalité d'aujourd'hui.Pascal Mérigeau/Le Nouvel Observateur