Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés
De Marc-Antoine Roudil et Sophie Bruneau
Type : long métrage
France / 2005 / 1h20 / couleur / VF
Genre : documentaire
Montage : Philippe Boucq
Technique : prise de vue réelle
Images : Antoine-Marie Meert
Chaque semaine, dans trois hôpitaux publics de la région parisienne,une psychologue et deux médecins reçoivent des hommes et des femmesmalades de leur travail. Ouvrière à la chaîne, directeur d'agence,aide-soignante, gérante de magasin...Tour à tour, 4 personnes racontentleur souffrance au travail dans le cadre d'un entretien unique. Lestrois professionnels spécialisés écoutent et établissent peu à peu larelation entre la souffrance individuelle du patient et les nouvellesformes d'organisation du travail. A travers l'intimité, l'intensité etla vérité de tous ces drames ordinaires pris sur le vif, le filmtémoigne de la banalisation du mal dans le monde du travail. Ils nemouraient pas tous mais tous étaient frappés est un huis closcinématographique où prend corps et sens une réalité invisible etsilencieuse : la souffrance au travail.
Critique : « L'idée du film s'est imposée après la lecture du livre de "Souffranceen France" de Christophe Dejours. Ce livre fondateur parle de lasouffrance subjective de ceux qui travaillent et de la banalisation dumal dans le système néolibéral. Suite à cette lecture, nous avons eubesoin de faire quelque chose de notre côté, à notre façon, de poser ungeste cinématographique.[...] Ce film a été possible grâce à lacollaboration de trois praticiens et aussi à la participation deChristophe Dejours. C'est un film important à nos yeux. Nous savonspourquoi nous l'avons fait, pourquoi il existe et pourquoi il faut ledéfendre. C'est un film qui interpelle et qui fait réfléchir. Il ditdes choses importantes sur le monde du travail dont on parle peu dansl'espace public. C'est aussi un « film-outil » qui va à l'essentielavec l'espoir de susciter ou nourrir une réflexion, une parole, undébat public. »Sophie BRUNEAU et Marc-Antoine ROUDIL