Tourné en Afrique de l'Ouest en 1949 par un très jeune homme à peine sorti d'une école de cinéma, censuré en France de 1950 à 1990, Afrique 50 est, dans l'histoire du cinéma français, le premier film ouvertement anticolonialiste. Cette attaque en règle de la politique africaine de la France fut un brûlot, que le gouvernement français tenta d'étouffer par tous les moyens. C'est aussi le premier film de René Vautier qui réalisera en 1971, Avoir vingt ans dans les Aurès, une autre oeuvre emblématique de la représentation de la politique française en Afrique.En retraçant les pérégrinations de son réalisateur entre l'Afrique et la France, en resituant Afrique 50 dans le contexte historique et politique des années d'après-guerre, Le Petit Blanc à la caméra rouge propose de (re)découvrir ce film en noir et blanc de 17 minutes.
Critique : La pellicule, entrée illégalement en France par trentetrois canaux différents (!), a été développée clandestinement par des sympathisants, dans des laboratoires français. C'est donc au siège de la Ligue de l'Enseignement que la police a saisi les négatifs. Sur 60 bobines impressionnées, Vautier réussit à en sauver une vingtaine, desquelles il monte Afrique 50. à Paris, la première du film a lieu sous la présidence d'un jeunegarçon qui était alors secrétaire général adjoint de la Fédération syndicale mondiale et qui deviendra le président de la République de Guinée : Sékou Touré...