Au début des années vingt, Francin dirige la brasserie d‘un village et tente de la développer. La chevelure de Maryška, sa femme, cascade de boucles blondes, fait l’orgueil des villageois. Elle adore la bière, la bonne nourriture et être entourée d’hommes, ce qui agace fortement son mari… Pourtant, ils s’aiment profondément et il supporte - tant bien que mal - son exubérance et sa libre sensualité. Mais Pépin, le frère de Francin, débarque et bouleverse tout ce petit monde… Nouvelle adaptation par Jiří Menzel d’un roman de Bohumil Hrabal (La Chevelure sacrifiée, 1974), le film est une des œuvres majeures du cinéaste. Une Blonde émoustillante invite le spectateur dans un univers rabelaisien où se côtoient des personnages hauts en couleurs. Maryška ose faire ce que les autres ne font que rêver et avec Pépin se livre à mille plaisanteries. Le film est rempli de scènes à la fois délicieusement érotiques et franchement comiques. Une ode aux plaisirs de la vie qui incite le spectateur à la déguster sans modération. (Malavida)
Sélection officielle Mostra de Venise 1981
Critique : “Un Menzel en état de grâce qui ne raconte presque rien, mais qui recrée une atmosphère des années 20 pleine de joie de vivre et d’aimer. Un petit village et sa brasserie, une très belle femme mariée (Magda Vášáryová) qui aime bien boire et bien manger, ses très longs cheveux qui sont la gloire du pays, son mari employé à l’usine, son frère qui vient en visite et qui hurle tout le temps, les ouvriers et les paysans qui ont fonction de chœur. (…) La fresque nostalgique de Menzel a la légèreté des chefs-d'œuvres de Tati. On rit beaucoup, on a des sensations vraiment physiques devant les excès culinaires et joyeux de ses heureux personnages. C’est un de ces rares films enchantés où on a peur que quelque chose ne vienne troubler soit le style raffiné soit la matière impalpable. Mais rien n’arrive, et Menzel révèle toutes ses qualités de metteur en scène, son optimisme désuet n’étant pas la moindre. » Extrait de la critique de L.C. parue dans POSITIF, n° 244-245, juillet 1981.