Les années 60, dans un Hong Kong de songe bleuté et vert jade. Un jeune garçon, Yuddy, s'applique à ne rien faire. Ce héros solitaire multiplie les conquêtes féminines et brise les cœurs avec indifférence. Quand la délicate Su Lizhen, la serveuse du bar follement amoureuse, lui parle de mariage, il préfère en rester là. Il passe aussitôt dans les bras d'une autre femme, Mimi. Une danseuse sexy. Elle aussi est sous le charme. Yuddy, lui, semble toujours indifférent. Aurait-il un cœur de pierre ? Pas vraiment. Simplement, ce garçon est ailleurs, obsédé par une idée fixe : retrouver sa mère, qu'il ne connaît pas et qui se terre aux Philippines.
Prix du meilleur film, meilleur acteur (Leslie Cheung), meilleur réalisateur, meilleure photographie (Christopher Doyle) et meilleure direction artistique, lors des Hong Kong Film Awards 1991.
Critique : Les personnages évoluent dans des lieux de passage et d'entre-deux désertés : entrées d'immeuble, couloirs sombres, ruelles anguleuses... La caméra glisse, nous emporte ailleurs, comme les mélodies chaloupées de Xavier Cugat en fond sonore. Entre exil pesant et souvenir fugace, Nos années sauvages donne aux êtres une présence mystérieuse et intense.