1864. Le couronnement de Louis II de Bavière se déroule en grande pompe. Vingt-deux ans plus tard, en 1886, le roi sera arrêté et interné au château de Berg, où il mourra dans des conditions restées obscures. Entre ces deux dates, l'homme ne cessera de s'enfoncer dans une lente décrépitude, physique et mentale, répondant étrangement, comme en écho, à l'agonie d'un royaume de Bavière peu à peu englouti par l'hégémonie prussienne. Très vite, Louis II, abandonnant les rênes du pouvoir aux mains de ses ministres, se consacra à combler de faveurs Wagner, à qui il vouait une admiration sans bornes, et à rechercher "son bonheur dans l'impossible", notamment auprès de sa cousine "Sissi", Elisabeth d'Autriche…Dans cette fresque flamboyante emplie de douleur et de douceur, Romy Schneider retrouve le rôle de Elisabeth d'Autriche. Elle est superbe dans ce portrait d’une femme tourmentée en quête d’absolu.
Critique : On l’a dit fou (faute à la fameuse consanguinité des familles princières) et son homosexualité choquait. Les circonstances de sa mort restent inconnues: accident? suicide? meurtre? Louis II de Bavière, roi d’un petit royaume allemand pendant une vingtaine d’années, fit autrefois scandale, et fascine aujourd’hui: héros romantique par excellence, amoureux platonique de sa célèbre cousine Sissi; fiancé à la sœur de celle-ci, mais jamais marié, jamais vraiment roi non plus… Un Visconti en fin de carrière, ayant abandonné le néo-réalisme pour un baroque flamboyant, ne pouvait qu’aimer ce prince qui convenait si bien à sa démesure, et lui offrit un biopic de quatre heures au rythme lancinant, rythmé par des envolées wagnériennes. Splendide.Ophélie Wiel, Critikat, 2011