Pierre, un adolescent de 17 ans, passe tout son temps avec Nadia, une mathématicienne flamboyante d'une quarantaine d'années. Leur relation est amicale, ambiguë, presque amoureuse. L'anarchie qui règne dans la vie de Nadia fascine ce jeune homme au seuil de l'âge adulte. Mais Nadia est une femme blessée, dépendante de l'alcool. Petit à petit elle s'abandonne. Pierre pense pouvoir l'aider, la retenir... Sous un romantisme sombre, empreint de mélancolie, se dévoile un premier film poignant, mystérieux et d'une grande rigueur cinématographique, avec une Béatrice Dalle saisissante.
Critique : Le récit d’apprentissage est d’une rare cruauté. Il y a quelque chose d’impitoyable dans cette relation en forme de sablier : l’une se vide tandis que l’autre se remplit, l’une fonce comme un bolide vers sa disparition (dont l’instrument menaçant est une cirrhose) et l’autre s’élance vers l’âge adulte. Quelque chose se transmet, mais auquel ne peut survivre celle qui transmet. Transmettre, c’est accepter de mourir, recevoir, c’est enterrer celui qui donne. Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles, 09/04/2010