Lola vit à New York, et rêve d'une carrière de danseuse. Partie au Caire sur un coup de tête pour suivre le beau Zack dont elle est éprise, elle décide d'y retrouver la légende de la danse orientale, la grande Ismahan, mais va devoir faire face à de nombreuses différences culturelles. Entre Broadway et les cafés du Caire, Lola ne semble pas savoir dans quel pays elle pourrait s'épanouir. Un film très personnel de Nabil Ayouch, lui aussi tiraillé entre différentes cultures, et qui, à travers le cinéma (et la danse pour son héroïne), souhaite parler non pas de ce qui nous sépare, mais de ce qui nous réunit.
Dimanche 12 février 2017 16h00. La Maison des Associations (MDA), entrée libre
Master Class /Le cinéma-miroir de Nabil Ayouch, réalisateur et producteur aux films aussi engagés que personnels Animée par les rédacteurs de la revue Répliques (http://www.repliques.net/)
Protéiforme, l'½uvre de Nabil Ayouch invitera, lors de cette rencontre, à des explorations de natures très diverses, allant du cinéma à la photographie en passant par l'Internet, sans compter les grands sujets de société qui lui tiennent à c½ur tels que les inégalités sociales, la religion, les différences culturelles, ou encore le conflit israélo-palestinien. Mais si le réalisateur d'Ali Zaoua, prince de la rue (2000), de My Land (2011), des Chevaux de Dieu (2012) ou encore de Much Loved (2015) figure sans doute parmi les plus influents du Maroc, son implication dans le cinéma national ne se cantonne pas à la réalisation, Ayouch étant également le producteur de beaucoup d'autres ½uvres audiovisuelles réalisées par de jeunes Marocains qu'il découvre et encadre via sa société Ali n' Productions, ainsi que le responsable d'un certain nombre de projets contribuant au développement d'une cinématographie à l'ossature encore fragile, mais toujours riche de belles initiatives.
Critique : [...] Plus qu'à un «world cinéma» (concept toujours suspect, un rien artificiel), on pense à Youssef Chahine, très fort, sans doute parce que les deux hommes sont animés des mêmes références. Citer Chahine à propos de son cinéma semble étonner Ayouch. Mais il veut bien se rappeler qu'entre les années 30 et 50, Américains et Egyptiens ont travaillé de concert autour de bon nombre de comédies musicales.
Dans le fond de notre mémoire résonne encore la musique composée par l'Anglo-Egyptienne (née en Belgique) Natacha Atlas pour Whatever Lola Wants, qui a pour l'occasion reformé son premier groupe, Transglobal Underground. Plus qu'un nom, voilà une idée, celle d'une culture de plus en plus globale, transfrontalière, fuyante, qui pourrait prêter sa symbolique à la démarche même de Nabil Ayouch.