A première vue, Foyer semble être une projection sans film où seul est donné à voir un écran blanc palpitant. Des voix accompagnent ce blanc. Elles proviennent de personnes qui ont abordé le caméraman du film au travail pour le questionner sur ce qu'il fait. Le filmeur est tour à tour approché par un photographe amateur, un passant curieux, un policier ou un groupe de jeunes. Au fur et à mesure de leurs développements, les discussions dévoilent au spectateur les principes d'une expérience filmique en cours et, par là-même, les principes du film qu'ils regardent. Cette expérience intrigue, interroge et transforme la caméra en un foyer (à l'image d'un feu) autour duquel se réunir, parler et écouter. S'intéressant d'abord à la caméra, ces paroles déploient vite des points de vue singuliers traçant les formes d'un certain paysage social et politique. Elles laissent entrevoir le contexte dans lequel se déploie l'expérience d'un travail qui tâtonne, à la recherche d'une voie dans le monde qui s'agite.
"Münster" de Martin Chevallier - 48' - 2016
Image : Romain Le Bonniec, Son : Terence Meunier, Frédéric Dabo, Montage : Martin Le Chevallier. Avec : ,
Münster raconte le naufrage d'une utopie. En 1533, un peuple qui se croyait élu a instauré un régime communiste en Allemagne du Nord. Mais ce rêve, nourri d'espérance mystique, s'est vite écroulé. La ville a été assiégée puis vaincue. Deux assiégeants observent la cité retranchée et nous retracent la gloire et la chute de ce royaume éphémère. Tels un candide et un historien, ils songent à l'invention des mythes, à l'ivresse de la foi et aux vertus de la tyrannie. Münster existe sous forme de moyen-métrage et d'installation vidéo.