Avec Loubna Abidar, Asmaa Lazrak, Halima Karaouane, Sara Elmhamdi Elalaoui
Décor : Hind Ghazali
Montage : Damien Keyeux
Musique : Mike Kourtzer
Scénariste : Nabil Ayouch
Technique : Prise de vue réelle
Images : Virginie Surdej
A Marrakech, de nos joursn Noha, Soukaina et Randa se prostituent pour vivre. Les jeunes femmes sont organisées et, conduites par Saïd, leur homme à tout faire, elles passent d'un bar à une boîte de nuit ou à une soirée privée. Encadrées par des maquerelles, elles vendent leur corps à des hommes : touristes, Marocains, mais aussi Saoudiens de passage dans le royaume. Energiques et indépendantes, elles sont néanmoins victimes de l'hypocrisie d'une société patriarcale qui n'assume pas leur existence. L'humour et l'humanité de ce film au magnétisme rare mettent la violence à distance pour nous offrir un très beau portrait de battantes.
Dimanche 12 février 2017 16h00. La Maison des Associations (MDA), entrée libre
Master Class /Le cinéma-miroir de Nabil Ayouch, réalisateur et producteur aux films aussi engagés que personnels Animée par les rédacteurs de la revue Répliques (http://www.repliques.net/)
Protéiforme, l'½uvre de Nabil Ayouch invitera, lors de cette rencontre, à des explorations de natures très diverses, allant du cinéma à la photographie en passant par l'Internet, sans compter les grands sujets de société qui lui tiennent à c½ur tels que les inégalités sociales, la religion, les différences culturelles, ou encore le conflit israélo-palestinien. Mais si le réalisateur d'Ali Zaoua, prince de la rue (2000), de My Land (2011), des Chevaux de Dieu (2012) ou encore de Much Loved (2015) figure sans doute parmi les plus influents du Maroc, son implication dans le cinéma national ne se cantonne pas à la réalisation, Ayouch étant également le producteur de beaucoup d'autres ½uvres audiovisuelles réalisées par de jeunes Marocains qu'il découvre et encadre via sa société Ali n' Productions, ainsi que le responsable d'un certain nombre de projets contribuant au développement d'une cinématographie à l'ossature encore fragile, mais toujours riche de belles initiatives.
Critique : C'est un film qui résiste avec ses héroïnes comme peu de films osent le faire - accompagner, protéger, encourager ses personnages. Non pas en les libérant, mais en les présentant telles qu'elles se libèrent elles-mêmes, en les désirant telles qu'elles se désirent elles-mêmes. [...] Elles sont drôles, elles sont belles, elles sont dures, elles sont le doigt et l'honneur. Loubna Abidar jouant Noha, chef et s½ur de la communauté du film, c'est ensemble Ava Gardner et Che Guevara : quand elle lève son verre "aux putes réunies du monde entier", ce monde tremble sur ses bases pourries. Ce monde de flics corrompus, de rois du pétrole, de colons français minables, ce monde de mécréants qui a si mal compris les femmes, et qu'elles ont très bien compris.