Au Maroc, en 1981. Amina est obligée de quitter Meknès après l'arrestation de son mari. Elle emmène son jeune fils Mehdi et se réfugie dans le village familial, auprès du grand-père Ahmed. Mehdi croit que son père est parti travailler en France. Sa famille fait tout ce qu'elle peut pour lui cacher la vérité. Le jeune garçon se lie d'amitié avec Malika, la fille du caïd du village, et se voit attribuer à l'école la responsabilité de la chaise de l'instituteur. En contrepartie, celui-ci lui demande de lire à sa voisine les poèmes d'amour qu'il lui écrit. Malgré les efforts de sa famille pour le préserver, Mehdi finit par apprendre la triste vérité... Cette chronique villageoise entremêle mille détails et personnages d'une belle polychromie. Discrète, sensible, elle offre un regard sur l'enfance et l'injustice dépourvu de misérabilisme et de complaisance.Prix le Premier Regard, Un Certain Regard, Cannes 2003
Samedi 11 février 2017 18h00. Le Liberté / L'Etage, entrée libre
Master Class / La trajectoire marocaine aux mille et une facettes de Faouzi Bensaïdi, du théâtre au cinéma, Animée par les rédacteurs de la revue Répliques (http://www.repliques.net/)
Cette rencontre avec Faouzi Bensaïdi permettra de saisir les multiples enjeux d'une trajectoire singulière au sein du cinéma marocain. Comédien de formation, Bensaïdi est metteur en scène de théâtre dans les années 1990. Il monte notamment, en 1995, La Noce chez les petits bourgeois de Brecht. Acteur de cinéma récurrent, notamment dans Mektoub (Nabil Ayouch, 1997), Tresses (Jillali Ferhati, 2000), Le Cheval de vent (Daoud Aoulad-Syad, 2002) ou Dheepan (Jacques Audiard, 2015), il participe à l'écriture du scénario du film Loin d'André Téchiné (2001), où il tient également un rôle. De son premier long métrage Mille mois (2003), en tant que réalisateur et scénariste, à son prochain, Volubilis (sortie courant 2017), ses différentes activités dessinent le portrait d'un homme dont les multiples visages serviront de fil conducteur lors de cette rencontre.
Critique : "Pour moi, choisir un lieu de tournage est aussi important que choisir un comédien. Il y a une émotion qui doit se dégager de l'espace, dans son rapport potentiel à mes personnages, dans la manière dont ils évoluent en lui et avec lui. Mon village est constitué d'espaces éparses mais qui, une fois réunis, constituent le vrai village du film, de mon histoire, ce qu'aucun village réel n'aurait pu produire. Ça me paraît même une évidence car, au cinéma, on est constamment amené à cadrer un monde qui se présente à nos yeux, conforme à la réalité, pour créer un monde conforme à sa propre vérité.
Quand on arrive sur le lieu de tournage, la vue est à 360 degrés et il faut choisir l'objectif qui va couper à l'intérieur de cette vue réelle. J'ai donc tourné à plusieurs endroits : Marrakech, Casablanca, Meknès et essentiellement à Moulay Brahim, un village du Moyen Atlas niché à 1800 mètres d'altitude entre Marrakech et Taroudan. " Faouzi Bensaïdi