Tanger 1955. Dernière année du protectorat. Le Maroc se mobilise en faveur de l'Indépendance et voue un culte à Mohammed V, le sultan légitime déporté par les Français à Madagascar. Larbi Salmi, quinze ans, fils de Sidi Ahmed, un théologien et de Lalla Alia, fille d'un des Oulèmas de Fès, est consumé par un désir tragique de connaître la femme. Sa mère lui présenta Rabea, une belle jeune fille de dix-sept ans, fascinée par les histoires d'amour. Ce film indigné, révolté, d'une fureur adolescente, est un manifeste poétique - deuxième partie d'une trilogie - contre les carcans de la bienséance, et la possibilité de s'émanciper.
Jeudi 9 février 2017 15h45. Auditorium Le Tambour, Université Rennes 2, entrée libre
Master Class / Le cinéma de Moumen Smihi, en prise avec l'histoire et les contrastes de la société marocaine Animée par les rédacteurs de la revue Répliques (http://www.repliques.net/)
Le parcours du cinéaste marocain Moumen Smihi, depuis son premier long métrage El Chergui (1975) jusqu'à sa récente trilogie tangéroise composée des films Le Gosse de Tanger (2005), Les Hirondelles : les cris de jeunes filles des hirondelles (2008) et Tanjaoui : peines de c½ur et tourments du jeune Tanjaoui Larbi Salmi (2013), trace un nombre important de pistes à explorer. Des rapports qu'il tisse entre le cinéma et la littérature (l'évasion par le conte) à son intérêt pour un certain cinéma arabe en passant par ses expérimentations formelles et narratives, Moumen Smihi offrira durant cette rencontre l'occasion de découvrir son ½uvre, ainsi que la parole d'un homme libre, également auteur de livres - marqués par sa rencontre avec Roland Barthes - qu'il consacre à sa pratique. Un extrait de ses propos : « La découverte du continent cinéma, c'est-à-dire du cinéma comme histoire, a été en même temps la découverte que ma culture n'existe pas dans l'histoire du cinéma, comme elle n'existe que très marginalement dans l'histoire de la littérature. J'ai découvert la méconnaissance de l'histoire, tout court, de mon histoire, en tant qu'Arabe, chose qu'enfant j'avais sentie, puisque mon enfance s'était passée dans le colonialisme. »