Au Maroc, Tahar, un ancien maréchal-ferrant qui se désintéresse de tout, vit chez son fils. La communication avec autrui paraît difficile, voire inexistante. Il n'a qu'une seule chose en tête : retourner sur la tombe de son épouse, enterrée à Azemmour, où il a vécu intensément avant de prendre sa retraite. Sur son chemin, Tahar fait la connaissance de Driss, pied nickelé improbable en perfecto, un jeune homme à la recherche de sa mère, disparue de la maison familiale alors qu'il était enfant. Ils décident de faire la route ensemble en empruntant tout type de transport : le bus, le side-car, le bateau. Entre drame, burlesque et fantastique, ce road-movie poétique épouse le rythme du monde hors des sentiers battus. Cela s'appelle la grâce.
Samedi 11 février 2017 18h00. Le Liberté / L'Etage, entrée libre
Master Class / La trajectoire marocaine aux mille et une facettes de Faouzi Bensaïdi, du théâtre au cinéma, Animée par les rédacteurs de la revue Répliques (http://www.repliques.net/)
Cette rencontre avec Faouzi Bensaïdi permettra de saisir les multiples enjeux d'une trajectoire singulière au sein du cinéma marocain. Comédien de formation, Bensaïdi est metteur en scène de théâtre dans les années 1990. Il monte notamment, en 1995, La Noce chez les petits bourgeois de Brecht. Acteur de cinéma récurrent, notamment dans Mektoub (Nabil Ayouch, 1997), Tresses (Jillali Ferhati, 2000), Le Cheval de vent (Daoud Aoulad-Syad, 2002) ou Dheepan (Jacques Audiard, 2015), il participe à l'écriture du scénario du film Loin d'André Téchiné (2001), où il tient également un rôle. De son premier long métrage Mille mois (2003), en tant que réalisateur et scénariste, à son prochain, Volubilis (sortie courant 2017), ses différentes activités dessinent le portrait d'un homme dont les multiples visages serviront de fil conducteur lors de cette rencontre.
Critique : Daoud Aoulad Syad filme les paysages au grand angle, comme s'il avalait du vide. Le sable orange de la route, la laine rouge des tapis, la peinture bleue des fresques murales n'apparaissent jamais sous un jour folklorique. Ce sont de fortes présences, qui enveloppent les deux hommes, pour les soutenir dans leur impossible affranchissement des morts. D'une pudeur extrême, Le Cheval de vent est un film souple, parfois distendu, mais le plus souvent ondoyant, sur ces noeuds qui se délient, mais qu'on n'arrive pas à trancher. Le side-car symbolise à merveille cette séparation impossible, cette peur de la solitude. Marine Landrot, Télérama, 2002