Jung est un jeune garçon né à Séoul et adopté par une famille belge à l’âge de six ans. Ce récit autobiographique retrace avec humour et émotion les moments importants de son enfance et de son adolescence en alternant avec invention animation et images réelles. Adapté du roman graphique du même nom, cette quête initiatique séduira petits et grands. Prix du Public – Annecy 2012
Critique : Jung, auteur de bandes dessinées, fait partie de ces 200 000 Coréens adoptés dans le monde entier depuis la fin de la guerre de Corée. Son histoire, chronique acide d'une vie déplacée, il l'avait déjà racontée dans un long roman graphique. Couleur de peau : miel n'en est pas l'adaptation fidèle, mais la réinvention formelle, entre prises de vues réelles et animation. Allers-retours entre le passé — un petit garçon greffé à une fratrie de quatre enfants, quelque part dans la campagne belge — et le présent : images documentaires du « vrai » Jung, aujourd'hui quadragénaire, en pèlerinage dans une Corée natale désormais étrangère.Le dessin, mélange harmonieux de 2D et de 3D, éclairé de couleurs chaudes, convient parfaitement à la texture du souvenir et du rêve. Champs de blé frémissants, rondeur des visages enfantins, silhouette gracile, fantasmée, d'une maman biologique. La mère, les mères sont au coeur de ce voyage introspectif : l'énigme cruciale de leur amour, qu'il se perde dans un abandon ou commence avec une adoption. Par petites touches quotidiennes, Jung raconte aussi son rapport ambivalent à son pays d'origine, du rejet total à la curiosité lancinante. A son éternelle quête d'identité, seule la douceur cuivrée des images apporte un apaisement. — Cécile Mury (Télérama)