Dans un quartier populaire d'Osaka, Kié assure avec énergie le quotidien mouvementé de la gargote familiale. Elle est aidée par ses grands-parents et son redoutable chat Kotetsu. Sa mère ayant quitté le foyer, c'est elle qui doit gérer les frasques de son père. Drôle, espiègle et pleine de vie, Kié va vous amuser et vous émouvoir. Un film attachant par le plus humaniste des maîtres de l’animation.
Critique : Kié est un film déjà ancien. Les enfants n'y jouent pas encore aux jeux vidéo, ne communiquent pas par téléphone portable. En ces temps reculés (1981) qu'évoque le film d'Isao Takahata, Kié grandit dans un quartier populaire d'Osaka. Elle aide son père, Tetsu, joueur et paresseux, à tenir un établissement où l'on sert des brochettes de tripes et du saké. Sa mère est partie, lassée des frasques de son époux, et Kié la revoit en cachette de Tetsu. Ce dernier ne s'épanouit vraiment qu'en se lançant dans des bagarres homériques dont il sort généralement défait, mais content.A ces avanies, l'enfant oppose une énergie inépuisable qui lui permet à la fois d'affirmer ses talents dans la confection des brochettes, de maintenir à bout de bras un semblant de cohésion familiale et de poursuivre tant bien que mal ses études.De ce matériau (tiré d'un manga d'Etsuji Haruka), on aurait pu faire un joli mélodrame familial. Takahata a préféré la voie comique. Parmi les auteurs de l'animation japonaise, il se distingue par son habileté à susciter des personnages qui acquièrent une complexité attachante. Yakuza au grand cœur, instituteur tyrannique, adolescent vantard dansent autour du personnage principal une farandole dans laquelle on discerne le portrait d'une vie de quartier peinte avec chaleur, animée dans un style burlesque et précis : une vraie comédie réaliste.Thomas SotinelEn savoir plus sur http://www.lemonde.fr/archives/article/2005/02/08/kie-la-petite-peste-et-bob-l-eponge-le-film-comedie-realiste-a-osaka-et-fantaisie-sous-marine_397352_1819218.html#ty8X7x6SCJpWkbmt.99