Une jeune infirmière dans un hôpital pour riches agonisants en attente de greffes, voit débarquer une très jeune femme enceinte dans le coma. Elle tente de savoir d’où vient cette femme qui n’a pas d’identité.« Féministe, sans être d’un militantisme tout gris, Madonna révèle combien, quelles que soient les strates de la société auxquelles on appartient, aucun être ne devrait avoir plus ou moins de droit que les autres. Toujours d’actualité. » Virginie Apiou, Arte Sélection Un Certain Regard, Festival de Cannes 2015Jegi-dong
Critique : Madonna est une histoire digne des romans fous français du 19ème siècle avec ses rebondissements, ses lieux qu’on ne peut croire réels, ses personnages puissants et rois dans l’art de l’intrigue, et, enfin, cette notion d’atmosphère noire à la limite du fantastique, tout près des ténèbres.Mais ce film par son côté hybride et d’un genre donc difficile à complètement définir, est aussi et bien évidemment un récit coréen. La réalisatrice Shin Su-won filme une plongée dans un pays où visiblement l’argent corrompt tout au grand jour (si l’on peut employer cette expression pour un film de clair-obscur).Comme la plupart du cinéma dit de genre coréen, on n’esquive rien, on montre tout, et surtout les détails terribles : viols, humiliations, désirs de richesse pour, selon l’une des répliques les plus glaçantes et fabuleuses du film : « ne pas avoir des yeux de pauvre » !On l’aura compris Madonna ne se préoccupe pas d’être ou pas politiquement correct. La grande préoccupation de la réalisatrice est plutôt de montrer combien sous des dehors ultra modernes, où les technologies derniers cris règnent, les réflexes humains demeurent d’une barbarie préhistorique, et en particulier vis-à-vis des femmes. Féministe, sans être d’un militantisme tout gris, Madonna révèle combien, quelles que soient les strates de la société auxquelles on appartient, aucun être ne devrait avoir plus ou moins de droit que les autres. Toujours d’actualité.Virginie Apiou, http://cinema.arte.tv/fr/article/madonna-de-shin-su-won-coree-du-sud-2015