Sunhi est un mystère. A Séoul, elle resurgit dans la vie de trois hommes de son passé. S’ils croient la connaître, aucun n’arrive à saisir qui elle est et ce qu’elle ressent vraiment… Hong Sang-soo s’amuse, avec beaucoup de malice, à élaborer un portrait de femme dans lequel l’art de la répétition et de la variation atteint des sommets.palais Changgyeong-gung, Université de Konkuk
Critique : Drôle, Sunhi est aussi poignant par ce qu’il fait pointer de difficulté d’être pour ses personnages. Son architecture rigoureuse et géométrique contient une dimension vertigineuse dans sa façon d’avancer par le biais de jeux de miroirs, de rimes, de refrains, ceux-ci étant aussi bien des mots que des lieux, une musique qu’une couleur ou un geste. Hong Sang-soo impressionne par sa capacité à ce que la complexité s’accompagne d’une superbe épure. Le segment final dans le parc est sans doute l’un des sommets de la filmographie du cinéaste ; alors que tous les protagonistes se retrouvent dans le même lieu, l’écart entre le mouvement vital de Sunhi et les postures figées et/ou hébétées du trio masculin a quelque chose de renversant, de mystérieusement bouleversant. Revient le refrain de cette ritournelle entendue plusieurs fois : « Où es-tu partie ? N’étais-tu qu’un rêve ? » Arnaud Héehttp://www.critikat.com/actualite-cine/critique/sunhi.html