Seongjun, ancien cinéaste devenu professeur de fac, arrive à Séoul pour rendre visite à un ami. Dans le quartier de Bukchon, il évolue dans un espace-temps indistinct où rencontres et discussions alcoolisées sur l’amour et la vie se succèdent. Ainsi les jours se suivent sans jamais se ressembler tout à fait. Le système narratif de la boucle mis en place par Hong Sang-soo fait directement écho aux questionnements sans réponse du protagoniste, dont les errements physiques et verbaux figurent une crise existentialiste. Une nouvelle variation des thématiques chères à Hong Sang-soo: drôle, émouvant et jubilatoire.Bukchon
Critique : Matins calmes à Séoul rejoint ainsi le reste de l'oeuvre d'Hong Sang-soo, faite de portraits de personnages à la fois proches et lointains, contemporains et monstrueux, d'individus construisant par la parole (et souvent grâce à l'abus d'alcool !) une vision illusoire du réel. Cette manière de capter la persistance d'une forme de mauvaise foi chez les personnages du film fait du réalisateur coréen le seul héritier indiscutable d'Eric Rohmer. Car, à l'instar de l'auteur de Ma nuit chez Maud, description, déjà, d'un désir indécis, Hong Sang-soo plonge le spectateur dans une manière d'interrogation existentialiste. Jean-François Rauger, Le Monde.