Euny fait ses premiers pas d’aide gouvernante dans une demeure bourgeoise. Une nuit, la jeune domestique cède aux avances du maître de maison… Im Sang-soo revisite « La Servante », grand classique de Kim Ki-young, dans une œuvre cruelle et sophistiquée sur la violence sociale contemporaine.ville de Goyang, périphérie de Séoul
Critique : Là où Kim Ki-young regardait se déliter une famille de la classe moyenne, son héritier nous fait pénétrer, à travers le regard doux et espiègle d'Euny, dans l'intérieur immaculé d'un couple d'esthètes. Tandis que monsieur joue du piano au petit matin et se délecte de grands crus à la nuit tombée après avoir fait fructifier ses wons, sa femme feuillette des livres d'art et sculpte son corps en rêvant à sa future lignée. Au suspense charnel qui habite la première partie du film succède une lutte sans pitié entre deux mondes inconciliables : d'un côté, les froides et calculatrices patronnes, pour qui l'argent peut tout acheter, de l'autre, les domestiques qui préféreront l'insoumission à une nouvelle humiliation. Porté par une mise en scène raffinée et la performance déterminée de Jeon Do-youn, un thriller glaçant sur les rapports de domination qui gangrènent la Corée du Sud d'aujourd'hui.http://www.arte.tv/guide/fr/045942-000/the-housemaid