Engagée dans une famille de la classe moyenne coréenne, une employée de maison séduit son patron et prend le contrôle de sa vie … Mêlant éléments tragiques et satiriques, réalisme social et symbolisme, le cinéaste contestataire Kim Ki-young décortique les névroses de la société. Un grand classique du cinéma coréen.Jongno-gu
Critique : De sa consommation de cigarettes aux notes qu'elle plaque à la hâte sur le piano de son employeur, l'étrange et désinvolte bonne brave les interdits par petites touches. Mais après avoir obtenu les faveurs de monsieur Kim et perdu l'enfant qu'elle attendait de lui en chutant dans l'escalier, ses pulsions (auto)destructrices ne connaissent plus de limites… Elle fait régner la terreur, inversant le rapport de force maître-esclave. Dans ce huis clos anxiogène flirtant avec le film d'épouvante, Kim Ki-young retrace la désagrégation progressive d'une famille de la classe moyenne, victime à la fois d'un être diabolique et de ses considérations matérialistes. La course au confort engagée par l'épouse a entamé l'harmonie conjugale. Mêlant éléments tragiques et satiriques, réalisme social et symbolisme, le cinéaste contestataire décortique les névroses de la société en multipliant les transgressions, poussant l'horreur jusqu'au meurtre d'enfant. En 2008, la Korean Film Archive a entrepris la restauration de ce chef-d'œuvre, avec le soutien de la World Cinema Foundation de Martin Scorsese.http://www.arte.tv/guide/fr/049284-000/la-servante