The Host

Avec Song Kang-ho, Byun Hee-bong, Park Hae-il, Bae Doo-na, Ko A-sung, Lee Jae-eung

La famille Park tient un petit snack sur les bords du fleuve Han. Gang-du, adulte immature, vit là avec son père, patriarche doux et bienveillant, sa soeur, championne ratée de tir à l'arc, son frère, diplômé au chômage, et sa jeune fille Hyun-seo. Leur quotidien est perturbé le jour où une créature monstrueuse surgit des eaux et se met à attaquer la foule en détruisant tout sur son passage. Dans l'attaque, Hyun-seo est enlevée par le monstre qui l'emmène avec lui dans les profondeurs du fleuve. La famille se lance alors à sa recherche à travers les égouts de la ville. The Host revisite avec virtuosité le film de monstre, en mélangeant satire politique, comédie, mélo familial et plaidoyer écologiste. Ponts sur le fleuve Han, Yeouido

Critique : La stupeur que l’on peut éprouver devant un film aussi riche et nouveau que The Host s’explique d’abord par le mélange des genres qu’il traverse au pas de charge. C’est un film fantastique se débarrassant des conventions habituelles du film de monstre ; une comédie tournant en dérision chaque situation jusqu’au grotesque ; un pamphlet politique rageur contre les Etats-Unis, et plus profondément contre l’État ; un mélodrame primitif empruntant à la mythologie, à la fable et au conte de fées. Comme son monstre fait de bric et de broc, comme la famille Park brinquebalante qui, seule, se préoccupe de lutter contre lui (avec les moyens du bord : arc et fusils), The Host semble un joyeux hybride imprévisible.
Or par son mélange singulier des émotions, ses différentes strates satiriques, son atten- tion aiguë au conte moral, The Host impose une voie bien particulière qu’il convient d’étudier en détail. Surprend alors la rigueur et la persévérance d’un cinéaste qui file chacune de ses allégories et les noue ensemble dans une grande cohérence visuelle. Dossier CNC, Lycéens et apprentis au cinéma