Avec Anil Chatterjee, Madhabi Mukherjee, Jay Bhaduri, Haren Chatterjee, Sefalika Devi, Prasenjit Sarkar, Haradhan Bannerjee, Vicky Redwood
Scénariste : Satyajit Ray
Technique : Prise de vue réelle
Evénement : Travelling 2015, Travelling 2015
Bhombol Majumdar, modeste comptable d'une banque de Calcutta, doit, avec son maigre salaire, faire vivre toute la famille : son épouse Arati, qui s'occupe du foyer, et leurs deux enfants : Bani, la fille, qui poursuit ses études, et Pintu, le petit garçon. Mais Bhombol doit également subvenir aux besoins de ses parents, qui habitent avec eux ; son père, Priyagopal - ancien professeur aujourd'hui à la retraite et dont la vue baisse de jour en jour - et sa mère, Sarojini, qui tente d'aider sa bru du mieux qu'elle le peut.Les dettes s'accumulent et Priyagopal doit se faire soigner les yeux.
Un soir, après sa pénible journée de bureau, Bhombol raconte que la femme d'un de ses amis a accepté de prendre un emploi, contrairement aux usages de la famille bengali. Arati lui propose d'en faire autant. Résigné, malgré bien des hésitations, il accepte.Arati trouve bien vite une place de représentante et fait du porte-à-porte pour vendre des machines à tricoter. Mais Bhombol vit mal cette situation, tout comme les siens. Avec son premier salaire, Arati espère faire plaisir à ses proches en les comblant de cadeaux. Mais le petit Pintu se plaint de ne plus voir sa maman, Sarojini se retrouve seule pour s'occuper du foyer et le grand-père préfère mendier une paire de lunettes auprès de l'un de ses anciens élèves, plutôt que d'accepter celle que lui offre sa belle-fille.
Devant cette réprobation, Bhombol cherche une activité complémentaire afin que son épouse abandonne la sienne. Arati est sur le point de démissionner, mais son patron, Himangsu Mukherjee, lui offre une promotion avec augmentation de salaire : elle change d'avis. Sage décision, car son mari vient de perdre son poste, suite à la mise en faillite de sa banque.De par sa situation professionnelle et au contact de sa meilleure amie et collègue, Edith Simmons, une jeune anglo-indienne, Arati change de personnalité, s'émancipe. Mais l'atmosphère familiale se dégrade et Priyagopal, de plus en plus malade, se plaint d'être délaissé. Edith Simmons est licenciée par Mukherjee, plus par racisme que pour faute grave. Devant cette injustice, Arati donne sa démission. Dans l'escalier de la société, Arati croise Bhombol, qui espérait pendant un temps l'aide de Mukherjee. Même s'ils n'ont plus de travail, les deux époux se retrouvent.(cineclubdecaen.com)
Critique : La grande ville fut distribué en Inde le 27 septembre 1963. Présenté au Festival de Berlin en juin 1964, le film y obtint l’Ours d’argent de la meilleure réalisation. Le ciné-club d’Antenne 2 de Claude-Jean Philippe le programma en France au début des années 80 et le film connut une sortie dans les salles parisiennes le 14 septembre 1983. Satyajit Ray dirigeait dans cette œuvre la sublime actrice Madhabi Mukherjee, avec laquelle il collaborera à nouveau en 1964 pour Charulata. Disciple de Jean Renoir, Sayajit Ray est considéré comme le plus grand cinéaste indien, auteur de classiques du 7e art comme Pather Panchali (1955) ou le salon de musique (1958). Le propos subtilement féministe du film frappa les critiques et le public de l’époque, outre l’exigence esthétique du cinéaste.