A Colour Box

Un petit bijou peint directement sur la pellicule, réalisé sans caméra.

Critique : Le premier « film direct » de Len Lye projeté en public. Distribué parGranada, la chaîne de salles de cinémas de Sidney Bernstein, il afinalement été vu « par un large public que n importe quel autre filmexpérimental avant lui, et que la plupart depuis. »Comme l a soulignél historien du cinéma David Curtis). Sa bande-son est une biguine-une ansepopulaire en France pendant les années trente. GPO finança le film etl utilisa pour égayer ,colorer et donner de l énergie à ses programmes parailleurs plutôt sobres. A COLOUR BOX remporta la médaille d honneur aufestival international du cinéma de Bruxelles en 1935- il ne rentrait dansaucune catégorie mais il produit une telle impression sur le jury, que cedernier inventa une nouvelle section à son attention.« Ou bien on l applaudit à tout rompre ou on cria « Ça suffit ! ».Certainscritiques qualifièrent le film d intellectuel et de futuriste. L un d euxécrivit même : « Après avoir regardé ces vagues, es rayures, ces taches decouleurs violentes évoquant des tissus écossais, des foulards aux teintevives, du papier peint de pension de famille, de la salade de fruits, desspaghettis chromatiques et une explosion dans un bar à cocktails, jem attendais presque à me réveiller sur le fauteuil d un dentiste ! » Dansune salle, le public commença par siffler mais, pris par un rythme au filde la projection, finit par battre des mains. Les journaux se firent l échode toute cette agitation et en un mois, Lye était devenu célèbre dans lesmilieux du cinéma. ». (Roger Horrocks , 1991)« L élaboration par Lye de la méthodes du film direct peu être considéréecomme le parfait exemple de l approche radicale ( faire les choses parsoi-même) qu il avait mise au point en nouvelle-Zélande. Étant dansl incapacité d acheter ou de louer une caméra, il trouva une manière depasser de la technologie. Après avoir consacré, e, vain, des années àrechercher des mécènes pour faire d autres films dans la veine deTusalava, il se tourna vers un nouveau type d images avec A COLOUR BOX,inspiré de ses années passées à gribouiller et à dessiner lemouvement. Cette pratique lui donna confiance dans la capacité de la mainet du regard à peindre avec une rapidité et une précision étonnantes.Sur un plan plus profondes, ses images continuaient de s inspirer de sesétudes sur l art rupestre et les tapa des îles du pacifique. Dans l espritdu primitivisme, il savourait l idée de réduire l appareillage techniquesophistiqué du cinéma à l activité physique d un artiste solitaire entrain de dessiner ou de gratter, perpétuant ainsi le lien avec lespremières formes d art. La pratique du film direct était simultanémentprimitive et sophistiquée, deux termes que Lye n a jamais considérés commecontraires. Réalisés par une seule et même personne, ses films directs sontl exemple à la fois le plus primitifs et le plus sophistiqué du cinéma d « auteur ». (Roger Horrocks, 2000)