1960-1961 : la Loi unique du gouvernement catholique-libéral belge démantèle l’acquis des droits sociaux et économiques. Durant cinq semaines, un million de travailleurs sont descendus dans la rue pour manifester contre cette loi. Un événement exceptionnel de solidarité de masse contre le capitalisme. La police et la gendarmerie agissent de façon fort répressive. L’armée est réquisitionnée pour garder les bâtiments stratégiques. La presse étrangère titrait ‘La grève du siècle’. Ce documentaire retrace l’atmosphère. Le commentaire provient des journaux, des revendications syndicales et des discours de l’époque.
Lydio Chagoll, avocate assidue des Droits de l'Enfant, compagne et collaboratrice attitrée de Frans Buyens, sera présente après la projection pour nous raconter l’histoire du tournage de ce film.
Tout commence sur un air de bastringue qui renvoie aux musiques ironiques des premiers films de la Nouvelle Vague. Nous sommes dans un Bruxelles rutilant, prospère, «pays de cocagne » au coeur de l’Europe, aux dires de la voix off nasillarde. Le Congo est depuis peu indépendant, et le roi Baudouin va se marier avec Fabiola. Mais la mauvaise situation économique va décider le gouvernement à mettre sur pied une «loi unique» visant à réduire les dépenses publiques et l’assurance-chômage. Dès lors, le pays va connaître une grève générale sans précédent qui durera de décembre 1960 à janvier 1961, jettera dans les rues plus d’un million de grévistes et paralysera l’économie nationale.
À l’aide d’un montage très dialectique d’images d’actualité, Combattre pour nos droits (Vechten voor onze rechten) de Frans Buyens documente cette période de lutte d’un point de vue militant. Ce qui n’empêche ni l’ironie, ni la gravité. D’un côté, la montée en puissance de la contestation populaire ; de l’autre, la réaction lourdement armée d’un pouvoir politique acculé : un vent de révolte lie ouvriers, employés et intellectuels – ce qui n’est pas sans annoncer mai 68. De façon récurrente, la musique, généralement sombre et dramatique, parodie le genre bastringue avec les images de mains qui manipulent, des coffres-forts, symboles du grand Capital. »
Festival de Nyon
Pour en savoir plus : http://www.buyenschagoll.be/