Un peintre raconte à un journaliste l'histoire d'un tableau qu'il a longtemps gardé secrète. L'action se déroule à Xochimilco, avant la Révolution. Maria Candelaria et Lorenzo Rafael, indigènes pauvres, veulent se marier en dépit des situations adverses. Elle, fille de prostituée, est répudiée par les villageois qui l'empêchent de se rendre à la ville pour y vendre ses fleurs et gagner sa vie. Don Damaian, le cacique du village, pris de colère par l'impossibilité d'avoir Maria Candelaria pour lui, contribue à alimenter la haine autour du couple. Lorsqu'on découvre une peinture où Maria Candelaria aurait posé nue, le drame se poursuit.
Critique : Primé à Cannes, ce film apporta la consécration à l'esthétique nationaliste de Fernandez et de son photographe Gabriel Figueroa, ainsi qu'un second souffle à la plus célèbre star latino-américaine d'Hollywood.Maria Candelaria raconte la tragédie d'une jeune Indienne méprisée dans son village pour son origine et pour la profession de sa mère - prostituée. Incarnée par la sublime Dolores Del Rio, la Maria Candelaria de Fernandez est plus une icône que la représentation réaliste de l'oppression des indigènes. Le rôle de son compagnon, pauvre fermier exploité par un "patron" inique, est tenu par Pedro Armendariz. Le mélodrame se déroule implacablement, magnifié par le noir et blanc de Figueroa, qui confère aux costumes, aux paysages, une beauté presque onirique : Maria cultive des fleurs et Figueroa réussit à donner une impression de noir et blanc bariolé.