Odessa s'éveille. Un jour comme les autres s'annonce. L'homme à la caméra sillonne la ville, son appareil sur son trépied à l'épaule. Il saisit son rythme et à travers lui celui des vies qu'il croise. Sans parole ni sous-titre, sans acteur ni décor, le film est d'une grande richesse formelle, le montage y jouant un rôle central. L'Homme à la caméra est une démonstration, une expérience, qui vise à prouver que le cinéma, quand il s'éloigne du récit, est le seul à pouvoir rendre compte de la réalité avec une telle force.
Critique : « D'emblée le cinéma de Vertov se positionne contre. Contre un cinéma du scénario, contre le recours aux intertitres, contre un cinéma d'acteurs et de décors factices, bref, contre un cinéma inféodé aux autres arts, la littérature et le théâtre. Pour Vertov le cinéma doit restituer la vie telle qu'elle est et non plus telle qu'on veut bien la mettre en scène et telle qu'on bien la jouer. A ce qu'il appelle le « ciné-drame », Vertov va maintenant opposer ce qu'il appellera le « ciné-œil ». Car pour lui, le cinéma doit trouver son propre regard apporté sur le monde. Il doit inventer un langage universel. » [Une analyse du film par Luc Lagier (10 min.), in DVD L'Homme à la caméra, Editions Scérén C.N.D.P., Collection "L'Eden cinéma", 2003.