Yekta, onze ans, vit dans une maison emplie de mystère sur les bords du Bosphore, avec sa tante et son grand-père. Solitaire et taciturne, elle a l'habitude de se réfugier dans la chambre de sa mère, disparue dans d'étranges circonstances. La nuit, la jeune fille aperçoit cette dernière passer dans une barque sous sa fenêtre mais personne ne la croit. La soeur de sa mère, qui vit sur une île voisine, ne souhaite qu'une chose : l'éloigner de cette maison pour mettre fin aux rêves qui la hantent. Ce premier long métrage est, pour Reha Erdem, l'occasion d'évoquer le thème de l'adolescence, auquel il est particulièrement sensible. Dépeignant un univers marqué par la mort et le secret, il suit pas à pas une jeune fille tourmentée qui tente coûte que coûte de maintenir un lien avec sa mère. Oscillant entre enfance et monde adulte, rêve et réalité, le cinéaste stambouliote livre une oeuvre toute en symbolisme, au noir et blanc fantomatique, annonciatrice de son univers et de son talent.