Jean-Baptiste Emmerich (le peintre) avait dit : ''Ceux qui m'aiment prendront le train''. Et puis il est mort. Alors, ils prennent le train pour Limoges, tous. Les vrais amis et les faux jetons ; les héritiers, légitimes et non légitimes ; la famille, naturelle et non-naturelle. Il y a des familles qui ne se réunissent qu'aux enterrements.
Critique : Dans une société où la notion de famille a considérablement évolué, Patrice Chéreau décide de mettre les points sur les i. "Jeveux simplement dire qu’il y a d’autres façons de créer une famille quela famille traditionnelle, qu’il y a d’autres façons d’être en coupleque le mariage. Tout le monde le sait maintenant, même s’il y a desgens qui le refusent très violemment. J’aime bien brouiller un peu lescartes, faire en sorte que le couple hétérosexuel et le couplehomosexuel soient mis sur le même plan, que la crise fasse un effet dericochet de l’un à l’autre. De même, je trouve important qu’il y aitquelqu’un de séropositif et qu’on n’en fasse pas un fromage, qu’il n’yait pas de drame, pas de Dame aux Camélias. Cela fait partie de la vie.(...) Il y a un certain nombre de situations que je mets à égalité. Jen’ai pas envie de militer sur la séropositivité, sur l’homosexualité etl’hétérosexualité, parce que cela voudrait dire que je m’adresse trèsprécisément à un public ciblé, ce qui n’est absolument pas mon cas."Filmé avec une époustouflante maestria, servi par des comédiensauxquels ne manquent ni verve, ni sens de la démonstration de forcecollective, Ceux qui m’aiment prendront le train est, après le récent Intimité, la plus belle réussite de Patrice Chéreau.Sandrine Filipetti, objectif.cinema.com