Bonanza (En vías de extinción)

Dans la banlieue de Buenos Aires, Bonanza vit dans une maison de bric et de broc avec son fils et sa fille. Il ne braque plus les camions, préférant la débrouille : commerce de perroquets, de pièces détachées, pêche... Il y a toujours de quoi manger pour ceux qui gravitent autour de lui. Car Bonanza est une figure, une référence morale, une espèce de justicier qui n'a rien contre le fait de voler de l'argent aux riches, mais désapprouve le jeune Miguel qui, pour se procurer de la drogue, arrache son vélo à une fillette...

Critique : La forme du film, en perpétuelle consomption, est à la mesure de son principal protagoniste, figure baroque et aristocratique de l'économie de subsistance. Mais la construction des personnages de cinéma qui s'opère dans Bonanza, la fascination éprouvée par le cinéaste finissent par instiller un certain trouble chez le spectateur, comme si la misère n'était, en définitive, pas si grave, tout dépendant de la représentation que l'on veut bien s'en faire. " Ce qui compte pour moi, c'est mon désir immédiat, la sensation de vivre au jour le jour et que le monde peut se refermer à chaque instant. C'est ça l'impulsion principale du nouveau cinéma argentin ", insiste Ulises Rosell. Emmanuel Chicon, L'Humanité