Avec Arno Frisch, Angela Winkler, Ulrich Mühe, Ingrid Stassner, Stephanie Brehme, Stefan Polasek
Décor : Christoph Kanter
Montage : Maria Homolkova
Scénariste : Michael Haneke
Son : Karl Schlifelner
Technique : Prise de vue réelle
Images : Christian Berger
Source : Les Films du Losange
Interdit aux moins de 16 ans
Élevé au sein d'une famille bourgeoise viennoise, Benny ne communique guère avec des parents trop souvent absents. Pour s’en disculper, ils lui offrent tout le matériel vidéo qu’il souhaite. Cette passion, tournant très vite vers le morbide, l’amène à passer ses journées devant des écrans, que cela soit pour regarder des vidéos gore, ou observer le spectacle de la rue filmé par sa propre caméra. Peu à peu, Benny voit donc son sens des réalités et des valeurs se déformer. Sa rencontre avec une jeune fille dont il est amoureux va dériver vers l'horreur. Haneke nous emmène dans une dénonciation percutante de la banalisation des images et de la violence.Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs 1992
Critique : Ce compte rendu glacial d'un fait divers est tout le contraire d'un film à suspense. (…) Ici, on contemple avec consternation un ado criminel dénué de toute espèce de culpabilité. Ses parents ne sont pas épargnés : le père, pragmatique et lâche, s'occupe de la basse besogne, pendant que la mère, protectrice et désemparée, balade Benny en Egypte pour « oublier ». Mais Benny n'a rien à oublier, et c'est bien le drame. Dans le miroir du visage, indéchiffrable sous son crâne rasé, de ce garçon de notre temps, Haneke nous renvoie l'image terrible d'une société occidentale en décomposition. Et l'épilogue, finalement logique, n'est pas à lire comme un jugement, mais comme un avertissement. François Gorin, Télérama, 26/10/2013